Happy birthday Gatsby !
Pour ce premier rendez-vous nous vous proposons de célébrer ensemble le centième anniversaire de l’écriture de Gatsby le Magnifique à Saint-Raphaël, à la villa Marie, merveille d’architecture de la Belle Epoque. L’occasion de vous faire revivre l’été 1924 du couple le plus charismatique et mythique des Années Folles, Scott et Zelda Fitzgerald, et de vous faire entrer dans les coulisses du chef-d’œuvre du romancier américain.
Sommaire
Scott et Zelda infiniment charmés par la Côte d'Azur
Gatsby le magnifique : le roman emblématique des années follesLa villa Marie, témoin de l'écriture de Gatsby
Saint-Raphaël à l'époque des Fitzgerald
Colloque Scott et Zelda Fitzgerald Consulter le programme
A découvrir :
Sur les pas de Zelda à Valescure : la parcours des villas Belle Epoque Télécharger la brochure
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La dernière édition traduite de Gatsby, aux Editions Gallmeister, préfacée par Elizabeth Bouzonviller Ici
Scott et Zelda infiniment charmés par la Côte d’Azur
Mai 1924. Scott et Zelda se laissent séduire par la magie de la côte méditerranéenne, le bleu grec de la mer et la douce caresse de la nuit au premier quart de lune. Tant et si bien qu’ils décident de louer une villa où Scott pourrait reprendre et terminer le manuscrit de son roman. C’est dans les frondaisons du quartier de Valescure, sur les hauteurs de Saint-Raphaël, derrière les volets clos de la villa Marie que l’écrivain retrouve l’inspiration et la quiétude nécessaire à l’élaboration de son roman culte, dont le héros sera magistralement interprété par Robert Redford puis par Leonardo DiCaprio.
Entre écriture et plage
« Oh ! que nous allons être heureux loin de toutes les choses qui avaient presque fini par nous posséder », dira Zelda. Ce à quoi Scott avait répondu : « Nous sommes à présent au Paradis, ou du moins plus près que nous ne l’avons jamais été ». Loin des extravagances et des folies de Long Island, Scott et Zelda semblent renaître et goûter aux plaisirs simples : baignades, repas aux saveurs provençales, promenades dans les allées desservant les grandes demeures de la Belle Epoque et le long du rivage varois, encore déserté des touristes en saison estivale.
L’achat d’une petite Renault permet à Zelda de se rendre à la plage à volonté alors que Scott est pleinement accaparé par l’écriture de son roman. En fin d’après-midi, Scott la rejoint bien décidé à se faire toutefois griller par le soleil.
Zelda tombe amoureuse d’un aviateur français : l’histoire nourrit Gatsby
A la plage, les Fitzgerald sympathisent avec quelques jeunes officiers de la base aéronavale de Fréjus. Entre les vols d’essai et la vie de garnison, les pilotes s’accordent un peu de bon temps. On danse dans les guinguettes du bord de mer et au casino. Une grande soirée est organisée à la villa Marie en présence des aviateurs et de jeunes gens louant une demeure voisine. Le phonographe joue Cole Porter et Irving Berlin. Au cœur des attentions des aviateurs, Zelda semble revivre. Avec l’un d’eux, une tendre intimité se crée. « Crois-tu qu’il soit vraiment un dieu ? » demande-t-elle à Scott. Edouard Jozan est un être solaire, au visage sculpté et à la silhouette bien découpée dans son uniforme immaculé de l’aviation française. Avec la bénédiction de Scott, les deux jeunes gens se retrouvent pour de longues balades, pour se baigner et danser au son de jazz-band. Zelda s’épanouit pleinement dans cet univers lascif.
L’idylle amuse le jeune lieutenant qui ne voit dans cette aventure qu’un flirt sans lendemain. Mais Zelda enfante le désir de prendre place dans la vie de l’aviateur. Alors vient le moment des aveux où Zelda demande à Scott d’accepter le divorce. Abasourdi, jugeant la situation complètement folle, il exige de rencontrer Jozan, espérant une explication. La confrontation ne se fait pas et les choses en restent là. Scott retourne à son roman. Zelda est priée de rester à la villa. Muté, Jozan disparait de leur vie. Fitzgerald sait que « quelque chose d’irréparable » s’est produit. Pour autant qu’il en soit meurtri, l’écrivain analyse et transpose le drame au livre ; nourrissant les pages de la crise qui s’est jouée. Aussi met-il en scène la confrontation avortée avec Zelda et Jozan en prêtant à Gatsby et Tom Buchanan, le mari de Daisy, les mots qu’il a tant redouté d’entendre : « Votre femme ne vous aime pas. Elle ne vous a jamais aimé. Elle m’aime. » Scott se détache affectivement du drame pour le canaliser tout entier vers l’œuvre.
La fin de l’écriture, la fin de l’été
Fin août, Fitzgerald écrit à son ami Ludlow Fowler avoir terminé son roman et en être à la dernière révision. Bien qu’il lui dise avoir passé un été tranquille, quelque chose de désespéré pointe lorsqu’il aborde Gatsby : « Tel est le fond de ce livre – La perte de ces illusions qui donnent une telle couleur au monde qu’on a nul souci que les choses soient vraies ou fausses tant qu’elles participent de cette glorieuse magie ». Début novembre 1924, à la fin de leur bail, Scott et Zelda s’installe à l’hôtel Continental, établissement de 1882 situé en front de mer, à Saint-Raphaël (détruit et remplacé). Scott y écrit sa nouvelle Amour dans la nuit, dans laquelle il décrit sa fascination pour les Russes richissimes d’avant-guerre, ceux qui avaient « le plus fastueux train de vie » aussi bien à Monte-Carlo, qu’à Nice ou Cannes. Mi-novembre, le couple décide de partir pour Rome puis passera l’hiver à Capri. Un autre terrain de villégiature.
Publié en avril 1925, Gatsby le Magnifique est joué l’année suivante à Broadway et adapté au cinéma. Les studios hollywoodiens le produiront à plusieurs reprises, dans les années cinquante, en 1974, avec Robert Redford, en avec Leonardo Di Caprio en 2013.
© F. Scott Fitzgerald. Papers Manuscrit Division Princeton University Library (photographies). © Jean-Luc Guillet 2024.
Gatsby le Magnifique
Le roman emblématique des Années Folles
Au lendemain de la Grande Guerre, c’est l’époque de la Prohibition et des fortunes rapides. En 1922, Jay Gatz, désormais Gatsby, se retrouve fabuleusement riche. Personnage mystérieux installé à Long Island dans une somptueuses propriété, mille légendes courent sur son compte. Elles n’empêchent pas les gens chics, et moins chics, de venir en troupes boire ses cocktails et danser sur ses pelouses.
Gatsby le Magnifique joue la carte de l’éblouissement et des folles dépenses comme un appât pour ramener à lui Daisy, mariée à Tom Buchanan, un millionnaire qui à la différence de Gatsby n’a pas gagné sa fortune, mais en a hérité.
Le jour où l’espoir de reconquérir sa bien-aimée s’évanouit, la fête prend fin et Gatsby meurt, abandonné de tous sauf de son voisin, Nick Carraway, le cousin de Daisy qui nous révèle cette histoire.
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La villa Marie
Témoin de l'écriture de Gatsby
Ce centième anniversaire de l’écriture de Gatsby le Magnifique à la villa Marie nous amène tout naturellement à vous en dire plus sur la demeure, commanditée en 1883 par Suzanne Reichenberg, célèbre sociétaire de la Comédie-Française, la belle ingénue de la troupe que Marcel Proust mettra en scène dans A la recherche du temps perdu.
La villa est dessinée par l’architecte Pierre Aublé qui travaille alors à la réalisation de la terrasse des Bains et à son œuvre majeure, l’église Notre-Dame de la Victoire, élevée au rang de basilique par Jean-Paul II en 2004. Pierre Aublé trace les plans d’une bâtisse toute en rotonde, belvédère, balcon cintré de ferronneries reposant sur des consoles à feuilles d’acanthes. Les plafonds sont ornés de fresques. Suzanne Reichenberg organise un salon où recevoir ses amis du « Français ». La villa prend son nom.
La demeure s’élève au-dessus d’un immense parc dont les allées permettent de flâner parmi une végétation luxuriante, d’essences méditerranéennes. Depuis le belvédère, la vue porte sur les caps au loin et les reliefs déchiquetés du massif de l’Estérel.
Différents propriétaires s’y succèdent.
Le médailleur Oscar Roty et son épouse, Marie Boulanger, achètent la villa Reichenberg en 1897. Ils la baptisent Villa Marie. La demeure est donnée à la location à l'agence King à partir de 1911. Les Fitzgerald louent la villa en 1924. Les barons belges Antoine et Jean d’Overschie, achètent la villa en 1925. Elle sera cédée en 1926 à Sholto Douglas, artiste peintre anglais, et à son épouse Bettina Grisewood. Elle est depuis le début des années cinquante la propriété de la famille Laubier.
Suzanne Reichenberg
Saint-Raphaël à l’époque des Fitzgerald
En ce début des années vingt, Saint-Raphaël est déjà une station balnéaire réputée, figurant sur les couvertures des guides touristiques depuis 1883. Si son classement en tant que telle date seulement de 1914, son succès auprès des personnalités et des célébrités est immense depuis la Belle Epoque.
Saint-Raphaël possède tous les codes de la station touristique d’alors : hôtels et restaurants de première catégorie, villas de style, établissement de bains d’eau de mer et d’eau douce, promenade sous les palmiers le long de la mer, casino et théâtre pour distraire la bonne société et les villégiateurs venus de l’Europe entière. Mais une bonne partie de l’économie locale repose encore sur l’activité portuaire et de pêche.
Au lendemain de la Grande Guerre, la station n’a pas pleinement retrouvé sa clientèle étrangère, celle qui faisait les beaux jours de la villégiature d’hiver : il ne reste plus de grands-ducs russes pour hanter les salles de jeu. Des empires sont tombés, des vies et des fortunes ont été emportées au cours de ces quatre années de fureur. Une nouvelle génération de villégiateurs a fait son apparition avec les Américains. Cette fois, l’été. Mais on ne parle pas encore de saison estivale. Son démarrage est plein et entier à l’été 1926, lorsque le casino de Juan-les-Pins accueille plus de quatre mille américains le jour de l’Indépendance, le 4 juillet.
A Saint-Raphaël, en journée, c’est la plage du Veillat qui est choisie par Zelda pour le bain. En fin d’après-midi ou le soir, le couple fréquente notamment les bars des hôtels Continental et Beau Rivage, le Café des Bains, participe à des soirées à l’hôtel de la Plage. Ils s’amusent des animations sans prétentions proposées par le petit bourg : « Le soir après dîner, ils allaient se promener en voiture dans Saint-Raphaël. Ils avaient acheté une petite Renault. Seule la façade de la ville était illuminée, comme un rideau de théâtre pour masquer un changement de décor. Des baraques foraines avaient installé leurs panoplies non loin et les jeunes Américains et les jeunes officiers s’élançaient dans les cieux méditerranéens en un carrousel ascendant et descendant de chevaux de bois. »
Pour Scott et Zelda, Saint-Raphaël est alors toute imprégnée d’une atmosphère de carnaval, « d’un carnaval prêt à envahir les rues ».
Colloque Scott et Zelda Fitzgerald
Du 24 au 28 juin 2024